Beaucoup de fidèles trouvent dans l’adoration force et réconfort. D’autres au contraire sont gênés par ces pratiques, qu’ils jugent trop affectives et trop démonstratives. Qu’en est-il en réalité ?
Sonnerie de clochettes à la messe, élévation de l’hostie génuflexion: toutes ces marques de de vénération, sont nées au temps des cathédrales pour éduquer une foule vivante, turbulente, plus attentive aux signes matériels qu’ à l’intériorité. C’est de cette époque aussi que date la pratique qui consiste à exposer dans un « ostensoir » après la fin de la messe, l’hostie consacrée – que l’on appelle le Saint Sacrement – pour que tous les fidèles puissent la voir et la vénérer. A partir de là, les pratiques se multiplient : l’ostensoir sort de l’église pour une procession à la Fête-Dieu, l’adoration se prolonge après la messe, parfois même s’en détache. Certaines personnes passent des heures, voire des nuits entières, en présence du Saint-Sacrement.
Le sens du geste
Adorer le Saint- Sacrement, c’est reconnaître la présence réelle du Corps et du Sang du Christ dans le signe – sacrement veut dire signe – du pain et du vin, consacrés au moment de la messe. L’adoration est l’expression de notre reconnaissance et de notre émerveillement pour ce que le Christ a fait pour nous : avant de verser son sang pour nous sauver, lors de son dernier repas, il nous a donné sa chair en nourriture (Jean, 6). Désormais, il est présent au milieu de son peuple, l’Église, tous les jours et jusqu’à la fin des temps.
Adorer, c’est donc se mettre en sa présence afin de laisser l’amour grandir en nous. L’adoration du Corps eucharistique du Christ se fait lors de la célébration de la messe, particulièrement au moment de la consécration et de la communion. Mais l’exposition et l’adoration du Saint- Sacrement, l’après-midi ou en soirée, peuvent prolonger ce temps d’adoration. Mais il ne faut pas oublier que le Christ est aussi présent dans sa Parole et en chacun de nous lorsque nous communions : nous sommes le corps du Christ.
Un temps de dépouillement
L’ adoration eucharistique est à double sens : le Christ Jésus s’expose à notre regard et à notre prière et il nous invite aussi en retour à nous exposer nous mêmes à son regard. Ainsi, l’adoration silencieuse peut-elle être un temps de dépouillement, de dépossession et de foi nue. L’adoration peut donner une impression de perte de temps, d’inutilité. Mais marquer ainsi un arrêt dans la course de nos agendas, c’est comme remettre les choses à leur place. De grandes figures comme Jean-Paul II, Mère Teresa, Soeur Emmanuelle, Dom Helder Camara nous montrent la voie.
Conseils pour un temps d’adoration
- Se réjouir d’être en présence du Christ.
- Relier ce temps d’adoration à la Parole de Dieu en lisant un texte de l’Écriture.
- S’offrir à Dieu dans la confiance en son action avec tout ce que l’on est : ses peines, ses faiblesses, ses fautes, ses soucis, ses questions, etc.
- Lui demander la force de son Esprit et tout ce dont nous avons besoin pour suivre le Christ et mettre notre vie au service des autres.
- Prier pour tous ceux que nous connaissons ou qui nous entourent. Ouvrir sa prière à l’Église tout entière et au monde.
- Ne pas s’inquiéter des moments de silence intérieur à traverser.
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SOURCE : Croire La Croix
https://croire.la-croix.com/Definitions/Priere/Adoration/Adorer-pourquoi-et-comment