Notre-Dame de Lourdes et l’Eucharistie

Par Gary Holmes « Missionnaire de la sainte Eucharistie »

Le 11 février 1858, Notre-Dame fut envoyée par Dieu à Lourdes à une jeune fille nommée Bernadette. Dans sa miséricorde divine, Dieu notre Père appelle sans cesse son peuple à revenir à Lui de tout son cœur. Après avoir envoyé les prophètes dans l’Ancien Testament, Dieu a envoyé son Fils unique, Jésus, notre Chemin, notre Vérité et notre Vie. Il a promis de rester avec nous jusqu’à la fin des temps. Pour cela, il demeure jour et nuit dans tous les tabernacles du monde. A Lourdes, Marie a aussi été envoyée par Dieu pour nous conduire à Jésus et nous aider à vivre l’Evangile. Du Fils nous allons au Père, car Jésus dit : « nul ne va au Père sans passer par moi » (Jn 14, 6). Marie continue aujourd’hui sa mission de nous amener à son Jésus, présent dans l’Eucharistie. Elle dit de nouveau : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5).

À Lourdes, Marie appelle d’abord à la conversion. Elle demande de faire pénitence pour que nous puissions préparer le chemin de Jésus dans notre vie et pour que les pécheurs reviennent à Dieu.

La Grotte de Massabielle, comme la crèche de Bethléem, était un endroit sale, caché, humide et froid. C’était un abri pour les porcs, et un lieu réputé pour la prostitution. C’est pourtant en ce lieu que la Vierge Marie apparaîtra et se présentera comme l’Immaculée Conception. Vêtue de blanc en signe de pureté, elle nous a rappelé comment Dieu nous aime et ce qu’il désire pour chacun de nous. Notons le contraste entre la grotte humide et obscure où les pécheurs se réunissaient et la présence resplendissante de l’Immaculée Conception. Marie nous rappelle l’Evangile : Notre Dieu, infiniment pur, descend au cœur de notre pauvreté, car c’est la miséricorde qui lui plaît et non les sacrifices. Jésus « n’est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 13), « car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10).

Massabielle signifie la « vieille roche ». Cela nous rappelle que Dieu vient à nous, malgré nos résistances, nos duretés de cœurs. Dieu révèle son Cœur et vient nous dire qu’il nous aime même dans nos défauts. Aussi, dans la Sainte Eucharistie, Jésus vient visiter notre cœur de pierre et le transforme avec la tendresse de son amour glorieux.

Au cours de la troisième apparition, Bernadette a présenté à la Dame une feuille de papier et un crayon pour qu’elle écrive son nom. En souriant, Notre-Dame a répondu que son message n’a pas besoin d’être écrit, car il s’agit d’une relation d’amour. Bernadette a été invitée à ouvrir les profondeurs de son cœur à son message d’amour. Il en est de même pour Jésus dans l’Eucharistie : son désir est d’établir avec chacun une authentique relation d’amour en nos cœurs.

Bernadette s’est sentie respectée et aimée par Notre-Dame, en particulier après avoir été invitée à venir tous les 15 jours. Notre-Dame a ajouté qu’elle ne pouvait lui promettre le bonheur dans ce monde mais dans l’autre. De même, Jésus nous invite tous, avec respect et amour, à venir à lui dans l’Eucharistie aussi souvent que possible. L’Eucharistie est un avant-goût du ciel. Aux yeux du monde, Bernadette était méprisée, mais devant le Vierge, elle retrouve sa vraie dignité. Il en est de même pour nous, devant le Saint-Sacrement.

De la huitième à la douzième apparition, Bernadette répond aux invitations surprenantes de la Vierge. Elle se déplace à genoux vers le fond de la Grotte. Elle embrasse la terre dégoûtante et sale. Elle mange des herbes amères. Elle gratte le sol à trois reprises et tente de boire l’eau boueuse. Elle prend la boue dans ses mains et se barbouille le visage. Puis elle se tourne vers la foule, les mains écartées. Tous disent : « Bernadette est folle! ».

Chacune de ces actions trouvent un fondement dans la Bible. Ce que Notre-Dame lui a demandé renvoie à l’incarnation, la Passion et la mort du Christ.

Bernadette se déplace sur les genoux vers le fond de la grotte: Par l’Incarnation, le Verbe éternel s’abaisse en assumant la nature humaine, comme quelqu’un qui descendrait dans un abîme vertigineux.

Bernadette baise la terre. Cet acte d’humilité évoque de la miséricorde divine qui poursuit son peuple infidèle. Cet amour divin qui s’abaisse se manifeste pour nous aujourd’hui dans l’Eucharistie, où il vient habiter parmi nous.

Bernadette mange de l’herbe amère : Les juifs dans les textes anciens ont voulu montrer que Dieu avait pris sur lui toute l’amertume de tous les péchés du monde. Ils ont tué un agneau, et l’ont rempli avec des herbes amères. Ils ont ensuite fait la prière suivante : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève et prend sur lui, toute l’amertume de tous les péchés du monde ». Aujourd’hui, à chaque messe, le prêtre élève l’Eucharistie et déclare : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

Bernadette se barbouille le visage avec de la boue: A propos du Messie, le prophète Isaïe prophétisa qu’il serait « familier de la souffrance » (Is 53, 3). « Il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison » (Is 53, 5). « Car il n’avait plus figure humaine, et son apparence n’était plus celle d’un homme » (Is 52, 14). « Maltraité, il s’humiliait, n’ouvrant pas la bouche, comme l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir » (Is 53, 7). À la Grotte, la boue a souillée le visage de Bernadette, au point que la foule s’est écriée : « elle est folle ».

La source était obstruée par l’herbe et la boue. Bernadette gratte le sol, libère cette source, trésor immense qui doit être manifesté à tous. Elle y boit et se lave avec l’eau boueuse qui devient claire. Ceci révèle le mystère du Cœur de Jésus : « Un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau » (Jn 19, 34). Le Cœur de Jésus, se donnant dans l’Eucharistie, est une source intarissable d’eau vive. Si nous ne pouvons aller jusqu’à Lourdes, nous pouvons puiser, à tout moment, à la vraie source qui découle du Cœur transpercé de Jésus. A chaque messe, à chaque temps d’adoration, nous nous abreuvons à cette source d’« eau vive jaillissante en vie éternelle » (Jn 4, 14). L’herbe et la boue représentent nos manques de foi et de charité qui nous éloignent de l’Eucharistie : « Venez à moi. Si quelqu’un a soif, qu’il boive » (Jn 7, 37). « Venez boire gratuitement » (Is 55, 1)…

Pendant la treizième apparition, Notre-Dame dit à Bernadette: « Allez dire aux prêtres qu’on bâtisse ici une chapelle et qu’on y vienne en procession ». La mission de Marie a toujours été de donner Jésus au monde et d’amener le monde à Jésus. Marie le fait aujourd’hui pour Jésus présent dans l’Eucharistie. A Lourdes, les messes quotidiennes sont nombreuses, l’adoration eucharistique est prolongée. Aussi, les processions eucharistiques sont fréquentes avec la bénédiction des malades. C’est d’ailleurs là que s’opèrent les principaux miracles et guérisons de Lourdes !

À la seizième apparition, Marie se présente comme « l’Immaculée Conception », confirmant ainsi la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, déclaré solennellement quatre ans plus tôt par Pie IX : Marie, « au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout- puissant, en vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, a été préservée intacte de toute souillure du péché originel ». L’Immaculée Conception anticipe ce que le monde, recréé par Dieu, est appelé à devenir.

Par un privilège unique, Marie fut conçue immaculée et put ainsi adhérer pleinement par son ‘fiat’ à la volonté divine. De même, l’Immaculée Conception veut nous prendre par la main pour que nous prononcions notre ‘fiat’ à la volonté divine. Ceci donne le vrai sens à notre pèlerinage sur terre. Marie a d’abord accueilli le Verbe éternel dans son cœur avant de le concevoir corporellement dans son sein virginal. Marie est notre mère dans l’ordre de la grâce. Elle soutient et vivifie notre foi pour que notre cœur bénéficie largement de toutes les faveurs spirituelles dont l’Eucharistie veut nous enrichir : « Il existe une analogie profonde entre le fiat par lequel Marie répond aux paroles de l’Ange et l’amen que chaque fidèle prononce quand il reçoit le corps du Seigneur. À Marie, il fut demandé de croire que celui qu’elle concevait « par l’action de l’Esprit Saint » était le « Fils de Dieu ». Dans la continuité avec la foi de la Vierge, il nous est demandé de croire que, dans le Mystère eucharistique, ce même Jésus, Fils de Dieu et Fils de Marie, se rend présent dans la totalité de son être humain et divin, sous les espèces du pain et du vin. » (Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia, 55).

A Lourdes, de nombreux bénévoles, soutenus par l’intercession de Marie, se rassemblent autour des membres malades et souffrants de la communauté chrétienne, ceux qui participent mystérieusement à la Passion du Seigneur. Marie invite les malades à s’approcher de Jésus au Saint-Sacrement, nourriture vivante et vivifiante, qui soutient le corps et guérit l’âme. Chaque année, le 11 février, l’Eglise célèbre la journée mondiale des Malades. Jésus-Christ a racheté le monde par sa souffrance, par sa mort et sa résurrection. Il reste parmi nous comme le ‘pain de la vie’ dans notre pèlerinage terrestre. Puisque l’Eucharistie est don de Dieu pour la vie du monde, nous devons en retour devenir pain ‘rompu’ pour la vie des autres, en nous engageant pleinement au service des frères.

Juste avant d’instituer l’Eucharistie, Jésus a lavé les pieds de ses Apôtres. « Si je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (Jn 13, 14). A Lourdes, Marie invite ses enfants à se laver dans les bains. Cela est possible grâce à la générosité de nombreux bénévoles qui agissent selon les paroles de Jésus. Pourtant, la vraie purification a lieu lorsque Jésus répand son précieux sang sur notre âme dans le sacrement de la Réconciliation, ou de la Pénitence. C’est ce que Marie répète si souvent à Lourdes : « Pénitence, convertissez-vous ». Ce sacrement nous permet de recevoir, dignement et avec confiance, l’Eucharistie qui nourrit notre vie d’enfant de Dieu.

En janvier 1858, Bernadette revient de Bartrès pour préparer sa première communion. Puisqu’elle n’avait pas pu se rendre au catéchisme, Marie prépare Bernadette à recevoir son Fils. Le 3 Juin, pour la Fête- Dieu, Bernadette reçoit le Fils de Marie dans l’Eucharistie. Ce faisant, la promesse de Marie commence à se réaliser dans la vie de la voyante : « Je ne peux te rendre heureuse en ce monde, mais en l’autre ». L’Eucharistie est un avant-goût du ciel.

Lorsqu’une amie de Bernadette lui pose la question le lendemain de sa première communion : « De quoi as-tu été la plus heureuse : de ta première communion ou des apparitions ? », Bernadette répond aussitôt:

« Ce sont deux choses qui vont ensemble, mais ne peuvent être comparées. J’ai été heureuse dans les deux ». Et son curé témoignait à l’Évêque de Tarbes au sujet de sa première communion : « Bernadette fut d’un grand recueillement, d’une attention qui ne laissait rien à désirer… Elle apparaissait bien pénétrée de l’action sainte qu’elle faisait. Tout se développe en elle d’une façon étonnante ».

Avec les apparitions de Marie et la découverte de la source, la grotte de Massabielle, connue comme l’abri des porcs, réputée pour être sale et sombre, est devenue un havre de lumière, de guérison et de vie. A l’inverse du fils prodigue qui devait se contenter de se nourrir des gousses des porcs, ne demeurerons pas dans les ténèbres du péché. Convertissons-nous ! Répondons à l’appel de Marie en revenant de tout notre cœur à notre Père. Il nous donne son Fils dans l’Eucharistie, source de lumière et de vie. Avec son Fils, c’est le Ciel entier que nous recevons dans notre âme. Réclamons notre part d’héritage… rien d’autre que Jésus-Christ lui-même.

Amen.

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